La stigmatisation des troubles liés à l'utilisation de substances addictives
Quelqu'un vous dévisage et cela vous gêne. Vous avez peut-être l'impression qu'on juge quelque chose à propos de vous. S'agit-il de vos cheveux? Vos vêtements? Est-ce parce que vous n'êtes pas à votre place? Nous sommes tous vulnérables à la pratique inconsciente du jugement d'autres et nous avons tous la responsabilité de la reconnaître et de l'arrêter.
La stigmatisation de la santé mentale est présente dans notre société. Vous connaissez probablement quelqu'un qui souffre d'un trouble de la santé mentale ou d'un trouble lié à l'utilisation d'une substance (SUD), car une personne sur cinq au Canada (soit plus de 6 millions de personnes) aura un problème de santé mentale au cours de sa vie, d'après les statistiques de CAMH. Aujourd'hui, 1 Canadien sur 10 est confronté par des problèmes de toxicomanie. Un autre fait établi par CAMH est que les jeunes âgés de 15 à 24 ans sont plus susceptibles de souffrir d'une maladie mentale ou d'un trouble de l'usage de substances que tout autre groupe d'âge. Compte tenu du grand nombre de personnes touchées, il est important de s'informer, de lutter contre la stigmatisation et d'offrir le bon type de soutien.
De nombreux troubles mentaux surviennent généralement en même temps. Les troubles liés à l'utilisation de substances sont des troubles de la santé mentale. Les personnes souffrant d'un trouble de la santé mentale sont deux fois plus susceptibles de développer un trouble lié à l'utilisation de substances addictives:
- Les facteurs de risque communs tels que les antécédents familiaux, la génétique, le stress et les traumatismes peuvent être transmis de génération en génération.
- Les personnes souffrant de troubles mentaux peuvent utiliser des substances pour s'auto- médicamenter.
- La consommation de substances et le SUD peuvent entraîner le développement d'autres problèmes de santé mentale.
Les gens croient souvent que les troubles liés à l'utilisation de substances addictives sont le fruit d'un choix individuel.
C'est faux. La recherche montre que les SUD, tels que les troubles liés à l'utilisation d'opioïdes, sont une maladie, au même titre que l'hypertension, la schizophrénie ou le diabète. La stigmatisation négative peut avoir un impact sévère sur une personne qui consomme et peut constituer un obstacle à la recherche d'aide. Les personnes ayant des problèmes de santé mentale et de toxicomanie ne veulent pas être jugées ou traitées différemment, et elles sont souvent réticentes à demander de l'aide à cause de ces craintes.
Lorsque nous pensons à tort que la consommation de substances n'est pas une véritable maladie et que les gens "pourraient choisir d'arrêter", nous limitons considérablement le type de soutien que nous pouvons offrir à une personne. La stigmatisation peut affecter la santé mentale d'une personne et sa relation avec les substances.
Selon le Centre canadien sur les dépendances et l'usage de substances, 8 Canadiens sur 10 souffrant d'un trouble lié à l'usage de substances disent avoir rencontré des obstacles au rétablissement, notamment la stigmatisation.
La stigmatisation de la santé mentale et de la toxicomanie peut conduire une personne à éviter de demander de l'aide parce qu'elle a peur d'avoir des problèmes avec ses proches, à l'école ou au travail. Elle peut également amener une personne à cacher sa consommation de substances et l'encourager à consommer seule. La stigmatisation peut affecter la capacité d'une personne à trouver un emploi et un logement, ce qui contribue à sa santé mentale globale et à sa qualité de vie.
Que pouvez-vous faire pour lutter contre la stigmatisation?
Suivez ces conseils utiles du Youth Opioids Awareness Program/Programme de sensibilisation des jeunes aux opioïdes du YMCA:
- Utilisez un langage centré sur la personne. Au lieu de "consommateur de drogue" ou "toxicomane", utilisez des termes tels que "personne qui consomme" ou "une personne souffrant d'un trouble lié à l'utilisation de substances addictives".
- Parlez ouvertement. Engagez une conversation ouverte et compatissante.
- Formez-vous et formez les autres. Engagez-vous à apprendre en permanence et à remettre en question les stéréotypes.
- Soyez conscient de vos propres attitudes et croyances. Nous sommes tous influencés par ce que nous voyons, entendons et lisons. Travaillez sur vos processus de pensée et remettez en question vos filtres.
N'oubliez pas que les préjugés peuvent être désappris.
Identifier et remettre en question les stéréotypes négatifs ou les mythes diffusés par les médias est une façon de recadrer la façon dont nous pensons à la santé mentale et aux troubles liés à l'utilisation de substances. Lorsque nous nous efforçons de reconnaître, de comprendre et de remettre en question nos propres stigmates en matière de santé mentale et de toxicomanie, nous contribuons à créer une communauté plus sûre et plus ouverte pour nous-mêmes et pour nos pairs. Il faut une communauté pour aider une personne qui consomme. Il s'agit d'un engagement à vie pour lutter contre la stigmatisation, et avec une éducation continue, un soutien et une conversation ouverte, nous pouvons travailler ensemble pour trouver des solutions.
Pour en savoir plus, visitez notre site web et inscrivez-vous à nos ateliers du Youth Opioids Awareness Program/Programme de sensibilisation des jeunes aux opioïdes, une série de six ateliers pour les jeunes de 15 à 24 ans. Vous pouvez également consulter nos autres articles de blog qui offrent des informations et des conseils utiles sur les opioïdes.
Si vous êtes aux prises avec des opioïdes ou si vous connaissez quelqu'un qui a besoin d'aide, contactez ces ressources:
National Overdose Response Service (NORS)
1-888-688-6677
Brave App
www.towardtheheart.com